Acheter une voiture au Québec est un peu une des étapes incontournables pour un immigrant au Québec. Difficile de s’en passer ici, à moins de vivre à Montréal. Voici donc un panorama du paysage auto au Québec, pour guider les nouveaux arrivants qui pensent acquérir une voiture ici.
Comprendre le marché automobile du Québec avant d’acheter
Que vous prévoyez d’immigrer au Québec, ou n’importe où dans le monde, vous savez qu’il y aura des us et coutumes différents de la France. Le marché automobile n’échappe pas à cette règle. Les différences culturelles entre le Québec et la France se retrouvent aussi dans l’automobile. Et même au sein du Canada, le Québec fait les choses un peu différemment.
L’influence des États-Unis
Commençons par les évidences. En arrivant ici voit évidemment l’influence des États-Unis sur de nombreux points. Les constructeurs américains sont omniprésents (Dodge, Ram, Jeep, Chrysler, Chevrolet, GM, Buick, Cadillac, Tesla, etc), les constructeurs asiatiques bien plus encore (Kia, Hyundai, Honda, Toyota, Nissan, Mazda, etc). Et, tout de même, quelques constructeurs européens comme BMW, Mercedes, Porsche, Audi, VW, et les constructeurs de supercars aussi évidemment. De manière plus anecdotique, on peut ajouter aussi les marques européennes de l’ancien groupe FCA (maintenant dans le giron de Stellantis): Fiat, Alfa Romeo, Maserati.
Aussi, les catégories de véhicules changent un peu par rapport à la France. On parlera par exemple plutôt de subcompacte pour une citadine, ou encore de VUS (SUV) mid-size ou full-size.
Et puisqu’on en parle, c’est une autre évidence : la dimension des véhicules. Dans l’ensemble, au Québec, la plupart des voitures vont vous sembler plus grosses. Certes, vous croiserez quelques Fiat 500, mais ici une petite voiture c’est plutôt une Toyota Corolla ou une Mazda 3. Le reste du parc automobile québécois est un mélange de VUS (Véhicule Utilitaire Sportif) de petites et moyennes tailles, ou encore de pick-ups comme le Ford F150 (qui est le véhicule le plus vendu au Québéc).
Ne vous inquiétez pas, les routes ET les places de parking sont plus larges au Québec qu’en France. Par exemple, le Sorento essayé en France me semblait énorme, alors qu’ici il ne me semble plus si gros.
L’automobile au Québec
Pour compléter ce panorama de l’automobile au Québec, j’ajouterai aussi que les québécois aiment beaucoup l’automobile, puisque c’est plus de 5 millions d’autos qui sont immatriculées dans la belle province, pour 8 millions de personnes. En France, on compte 39 millions de voitures pour 68 millions d’habitants. Notez d’ailleurs que tous paient leurs permis et plaques d’immatriculation à l’année. Ce sont des coûts qu’il faudra inclure dans votre budget. Tous les tarifs pour les permis et plaques sont disponibles sur le site de la SAAQ (Société de l’Assurance Automobile du Québec).
Autres spécificités du Québec: l’absence de contrôle technique, le vocabulaire automobile tout en anglais et, surtout, l’omniprésence de la rouille.
C’est un fait, avec le salage intensif des routes et l’humidité, les voitures rouillent assez rapidement ici. Vous pouvez toujours faire appliquer une couche d’antirouille avant l’hiver afin de mieux protéger votre auto. Mais au bout de 10 à 15 hivers (comprenez 10 à 15 ans), la rouille trouvera toujours un chemin pour venir dévorer le métal. Et comme il n’y a pas de contrôle technique obligatoire au Québec, mieux vaut être vigilant à l’achat d’un véhicule. Pensez d’ailleurs à demander le Carfax pour connaître l’historique du véhicule (attention, c’est un service payant bien que certains vendeurs l’offrent gratuitement).
Faire inspecter la voiture avant l’achat
Aussi, et bien que le CT n’existe pas ici, il est courant ici d’aller faire inspecter une voiture que l’on souhaite acheter (que vous l’achetiez auprès d’un particulier comme d’un professionnel). Les inspections se font soit auprès d’un expert, soit auprès d’un garagiste. Comptez entre 100 et 150$ canadiens pour une inspection. Et avec ce compte rendu en main, vous pourrez probablement négocier le prix en prévision des travaux à effectuer.
Attention, certains vendeurs professionnels vous proposent leur inspection maison. Ne vous y fiez pas, ou vous aurez des factures surprises dans l’année qui suit. Et oui, je parle en connaissance de cause.
Le vocabulaire automobile, c’est en anglais
Préparez-vous, le vocabulaire automobile est en anglais ici, à quelques particularités près. Vendeurs et garagistes vous parleront peut-être de brakes (freins), de clutch (embrayage), de gasket (joint) ou même de wipers (essuies-glaces). Ajoutez à ça quelques spécificités québécoises comme le brake à bras (frein à main) ou encore les galipeurs (dérivé de calipers, donc les étriers de frein).
Rien d’inquiétant, mais ça peut être déroutant pour certains au début, y compris pour le vendeur. C’est d’ailleurs en demandant à faire resserrer le frein à main que j’ai appris le terme « brake à bras ». Devoir expliquer le concept du frein à main au téléphone pour se faire comprendre, c’est fait ! En effet, le vendeur ne comprenait pas de suite ce qu’était un « frein à main ».
Acheter ou louer une voiture au Québec
Vous voila parés pour acheter ou louer votre première voiture au Québec. Outre la question du budget (pensez aux taxes, voir plus bas), qui tranchera pour vous entre neuf et occasion, certains préféreront éviter les voitures d’occasions trop vieilles pour tout un tas de raisons, dont celles citées plus haut. Il vous reste donc les véhicules récents ou neufs.
Pour acheter une voiture chez un professionnel, trois options s’offrent à vous: acheter comptant, acheter avec un financement, ou louer la voiture.
Acheter comptant
Nul besoin d’expliquer en long et en large l’achat comptant. La voiture de vos rêves coûte X et vous avez la somme X dispo tout de suite ! C’est l’option à privilégier si vous visez une voiture de plus ou moins de 10 000 dollars canadiens.
Vérifiez avec votre banque quels sont les montants max que vous pouvez payer avec votre carte de débit (ou de crédit).
Le financement
Au Québec, comme partout au Canada, pour obtenir un financement (ou même pour une location), il vous faudra probablement une bonne côte de crédit. Certains concessionnaires proposent toutefois des offres aux nouveaux arrivants qui ne disposent pas d’un historique de crédit. Faites quand même attention aux taux d’usuriers pratiqués par certaines entreprises. J’ai déjà vu passer des personnes qui ont accepté des taux allant jusqu’à 25%… Ce n’est clairement pas un bon plan pour démarrer une immigration.
Globalement, le financement d’une auto sera assez proche en termes de fonctionnement de ce qui se fait en France. La vérification de votre historique de crédit en plus.
Cependant, les taux me semblent plus élevés dans le cadre d’un financement que d’une location de voiture. Voyez avec votre banque si celle-ci peut vous proposer mieux.
Notez que, selon votre statut d’immigration ici, le prêteur (votre banque ou celle du concessionnaire) peut refuser un prêt plus long que votre permis de travail.
La location
Clairement, la location de voiture semble être l’option la plus populaire ici au Québec. Et en tant que nouvel arrivant, c’est celle qui vous intéressera peut-être le plus si vous souhaitez acheter une voiture neuve ou de l’année.
La location, ou crédit-bail, se rapproche de ce qu’on connaît sous le nom de LOA (Location avec Option d’Achat) en France. Vous louez une auto pour une durée et un kilométrage définis, et vous avez la possibilité de la racheter en fin de location (comptant ou en repartant sur un financement) ou de repartir sur une autre location).
Le coût des mensualités va dépendre de plusieurs paramètres: durée de la location, options, entretiens inclus ou non, pneus hiver inclus ou non, etc. Mais aussi de l’apport ou du dépôt de sécurité que vous souhaitez y mettre.
Dans le cas de l’apport, les mensualités vont baisser mais c’est de l’argent “perdu”, surtout si vous ne pensez pas acheter la voiture en fin de location. Tandis que le dépôt de sécurité fera baisser le taux d’intérêt, et que vous pourrez le récupérer en fin de location.
Les taxes à l’achat
Une fois votre choix fait, il va falloir passer à la caisse et… inclure les taxes à l’achat de votre auto !
À l’instar de tous les produits vendus ici, il va falloir ajouter les taxes au moment de l’achat. Dans le cas d’un achat chez un commerçant, vous devrez payer la TPS (Taxe sur les Produits et Services) et la TVQ (Taxe de Ventes du Québec), qui représentent respectivement 5% et 9,975%.
Et si vous achetez votre auto au Québec auprès d’un particulier, vous ne paierez que la TVQ lors de votre passage à la SAAQ.
Quelle voiture choisir pour vivre au Québec
C’est LA grande question, celle de la voiture qui vous accompagnera dans vos premières aventures au Québec.
Pour commencer de manière plutôt classique, posez à plat vos besoins: voiture pour un couple ou pour une famille, pour vadrouiller ou juste aller bosser, d’occasion ou récente, le budget que vous vous fixez (en prenant en compte l’immatriculation ET les taxes de vente).
Quels constructeurs choisir au Québec?
Pour les constructeurs, visez plutôt les marques asiatiques (Toyota, Honda, Mazda, Acura, Subaru, Hyundai, Kia, Genesis, Nissan) qui sont bien plus fiables, dans l’ensemble, que les marques américaines. Excepté peut-être les Dodge Grand Caravan qui semblent être increvables et très prisés pour faire tout et n’importe quoi avec (du transport d’enfant au transport de colis jusqu’au déménagements, en passant par la vanlife).
Pour notre part, on a opté pour une Kia Optima de 2011 et un Mazda CX-9 de 2010. On à eu quelques petits soucis avec, du fait de leur âge et de l’inspection de complaisance qu’elles ont eu à l’achat (erreurs de nouveaux arrivants…). Néanmoins on à quand même pu voir pas mal du pays, en famille ou entre amis, surtout avec le CX-9 mais, ce sera pour un autre article.