Élue voiture de l’année 2022, la Kia EV6 et son look atypique semble bien partie pour être un succès. Coup de bol pour moi, et pour vous, j’ai pu l’essayer et l’emmener dans les Pyrénées. Direction le plateau de Beille en Kia EV6.
À l’instar du Sorento et du e-Niro, Kevin Migliorini de la concession Kia Muret (Tressol Chabrier) m’avait proposé d’essayer la nouvelle coréenne électrique à l’occasion. Et quelle meilleure occasion que les vacances d’hiver et l’envie de faire découvrir le ski à mon fils ?
D’autant plus que les Pyrénées sont à plus ou moins deux heures de route de la région toulousaine. Un sympathique terrain de jeu pour faire un essai.
Aller à la montagne en Kia EV6
Nous nous sommes levés de bonne heure, direction Muret pour récupérer la coréenne vers 8h. Sur le parking, de nombreuses EV6 patientent, dont la nôtre. Une Kia EV6 GTline avec son superbe blanc nacré. Sous le plancher, une batterie de 77,4 kWh qui permet d’envoyer 229ch (168 kW et 350Nm) aux roues arrière. Et oui, l’EV6 est une propulsion !
Avec ses dimensions de SUV (4,7m par 1,89m, pour 1,55m de haut et un coffre de 480l), la Kia EV6 à des airs de (grosse) compacte vitaminée. Néanmoins, la garde au sol (160mm) et la hauteur de la ceinture de caisse rappellent que l’on est bien face à un crossover.
La face avant, avec ses phares appuyés par les feux de jour, à quelque chose de sportif. Entre les deux feux, le tiger nose mis en place sur l’ensemble de la gamme est réduit à sa plus simple expression. Le capot est bombé, et les deux nervures viennent appuyer encore plus cette impression de sportivité. Et ça continue à l’arrière avec des ailes assez larges, un spoiler de toit modèle « petite pelle à tarte » que j’aime beaucoup. Et surtout, ce superbe bandeau de feux led qui fait office de spoiler de coffre. Vous l’aurez compris, je suis plutôt fan du style de cette coréenne électrique.
Le coffre de la Kia EV6
Tant que j’y suis, je vais continuer à vous parler du coffre de la Kia EV6. Avant de partir de la concession Kia Muret, j’ai déchargé tout le matériel de ma Civic pour le mettre dans l’EV6. En l’occurrence : une paire de ski (des Scratch Ghto rincés) dans leur sac, mes chaussures de ski, mon casque de ski, une luge, un sac avec des après-ski pour mon fils et moi ainsi que des affaires de rechange. Mais aussi deux sacs à dos (pour le goûter et l’autre pour les photos). Pas de quoi remplir totalement les 480 litres du coffre.
À bord de l’EV6
Une fois tout le bazar dans le coffre, le siège auto installé à l’arrière (merci l’isofix) et son occupant, il est temps de s’installer à bord l’EV6.
La planche de bord a quelque chose de futuriste (ou rétro-futuriste si vous êtes nés dans les années 2000). Impression renforcée par la console centrale “suspendue” qui regroupe à la fois le bouton de démarrage, le sélecteur de vitesse rond (identique au Sorento et e-Niro), des touches tactiles pour les sièges (chauffants et ventilés) ou le volant chauffant. Un espace est aussi prévu pour recharger son téléphone par induction. Et sous la console, un espace de rangement immense. Et si vous avez besoin, un autre espace de rangement est aussi disponible sous l’accoudoir.
Face au conducteur, et derrière un volant qui fait très “Citroën”, deux écrans de 12,3 pouces prennent place sur la planche de bord. Le premier écran fait office de compteur et le second sert à l’infotainment et à régler de nombreuses choses dans la voiture. En dessous, face à la console centrale, un autre écran tactile plus fin affiche plusieurs boutons. En l’occurrence, soit les boutons relatifs au chauffage, soit des raccourcis liés au système multimédia.
Cette version GTline est sur-équipée : rétros numérique (une caméra affiche les angles morts sur votre tableau de bord, comme sur le Sorento), caméra à 360°, régulateur adaptatif, conduite autonome, clim bi-zone, de nombreuses prises USB jusque dans les sièges, un chargeur à induction, un système audio Meridian de 14 HP, un éclairage d’ambiance, et probablement encore beaucoup d’autres options que je n’ai pas pu tester lors de mon essai.
En route pour les Pyrénées
Effectivement, après vous avoir décrit la Kia EV6, il est temps de prendre la route pour les Pyrénées. Plus précisément en direction du plateau de Beille, qui culmine à 1790m. Ce qui représente 115km à l’aller, en alternant divers types d’environnement et de routes. C’est un terrain de jeu idéal pour tester cette voiture électrique et ses 3 modes de conduite (éco, normal et sport). Notez que la batterie, à 99%, affiche 356 km d’autonomie. On est loin des 528 km annoncés par Kia, mais c’est tout à fait normal. En effet, l’EV6 affiche une autonomie en se basant sur les trajets effectués précédemment. Celle-ci étant un véhicule de démonstration, cela impacte donc le calcul de l’autonomie.
L’EV6 en ville
Je règle le chauffage sur 21°c, le siège chauffant sur 1 et c’est parti. Le trajet démarre par la sortie de la ville de Muret, qui permet de se rendre compte que l’EV6 est plutôt imposante sur la route. Tant par ses dimensions, que par son style à voir le nombre de têtes qui se sont retournées à mon passage. Les effets du blanc nacré ? Ou le style de la coréenne ? Allez savoir.
En passant, j’ai testé le mode i-Pedal qui permet d’arrêter la voiture sans toucher au frein. Une façon assez déroutante de s’arrêter aux feux et aux stops. Avec de l’habitude, j’imagine qu’il est possible de n’utiliser que l’i-Pedal lors de déplacements en environnement urbain, mais dans mon cas, j’ai souvent eu le réflexe de freiner de manière plus classique. J’ai moyennement envie d’emboutir les voitures que j’essaye 😉
L’EV6 à la campagne
Sorti de Muret, on alterne entre départementales et nationales à 90. Une fois encore, le gabarit de l’EV6 se fait un peu sentir sur les départementales, faisant sonner les aides à la conduite si l’on à l’idée de rouler un peu plus au milieu de la route. Sinon il suffit d’activer la conduite autonome, qui s’est révélée plutôt précise, y compris dans des zones avec un marquage presque effacé.
Après ces premiers kilomètres parcourus en EV6, difficile d’imaginer que ce crossover électrique pèse pratiquement deux tonnes tant il se déplace avec aisance et en silence. Il reste un peu de bruit de roulage, dû aux pneus (235/55/19), mais c’est à peine perceptible. Il suffit de mettre un peu de musique, et le son tout droit sorti des enceintes Meridian devrait vous faire oublier ça. Côté suspension, c’est ferme sans être tape-cul pour autant. Un vrai canapé roulant.
Y compris quand on met pied au plancher et que l’EV6 se met à balancer les 229 chevaux aux roues arrière. Un canapé avec option “coup de pied dans le ….” en somme. Pour ma part, la Kia n’a rien à envier à une sportive de ce point de vue. Comme le disait un grand bolideur “ça pousse !”. On atteint très rapidement les limites légales, et les différents modes accentuent plus ou moins l’effet coup de pied au c… Vous vous en doutez, le mode sport rend la réponse à l’accélérateur de l’EV6 bien plus vive.
Sur une 2×2 voies à 110
Après les départementales et les nationales à 90, on emprunte la N20. Celle-ci est en 2×2 voies de Pamiers jusqu’à Tarascon-Sur-Ariège, et à 110 km/h. La zone étant truffée de radars en tout genre, c’est l’occasion de profiter pleinement de la conduite autonome. Est-ce que j’ai fait la blague “regarde, je conduis sans les mains” à mon fils ? Oui. Est-ce qu’il m’a répondu un “papa rhoo, tu dois mettre les mains sur le volant” avec un sourire en coin ? Oui aussi.
L’EV6 disposant de palettes pour régénérer la batterie, devinez qui a rechargé dans de nombreuses descentes.
Étape au pied de la montagne
L’étape suivante, c’est La Beille Loc dans le village des Cabannes pour louer du matériel de ski pour mon fils. Suite à ces 1h44 de route, le compteur affiche 295 km d’autonomie restante et une consommation moyenne de 20 kWh/100 km.
Une paire de ski de 90cm, des chaussures de ski et un casque en plus dans le coffre de l’EV6 plus tard, il est temps de s’attaquer à la montée vers le plateau de Beille. On parle d’une montée de 16 km, 1250m de dénivelé et d’une quinzaine de virages en épingle.
L’EV6 en montagne
Une montée qui s’effectue pratiquement les doigts dans le nez tant l’EV6 se manie aisément. La direction est précise, permettant de prendre un peu de plaisir dans les épingles, sans pour autant rouler fort. Bon, le bus rejoint un peu plus loin m’a incité à m’arrêter pour faire quelques photos. Le reste de la montée, sans bus devant, confirme mes impressions précédentes. J’aurais eu un point de charge sur le plateau de Beille, je me serais peut-être permis d’appuyer un peu plus, mais dans le doute…
Arrivé à Beille, je gare l’EV6 et c’est parti pour la découverte du ski. Enfin, pas tout de suite. Il faut d’abord traverser tout le parking pour faire la queue pour les forfaits. Puis retourner à la voiture pour s’équiper.
Pour ceux qui se poseraient la question : oui ce fût laborieux de faire découvrir le ski à mon fils (qui a presque 6 ans) mais il a adoré faire ses premières descentes. Après le repas, un petit peu de luge histoire de finir la journée en douceur.
Redescente du plateau de Beille en EV6
Vers 15h30 il est temps de retourner à la voiture. Le temps de ranger toutes les affaires, faire quelques photos, je peux appuyer sur le bouton de démarrage de l’EV6. La batterie affiche 62% et 224 kilomètres d’autonomie (et une consommation à 25,9 kWh/100km). C’est largement suffisant pour faire les 115 kilomètres du retour. Mais qui dit descente, dit palettes régénératives et donc recharge de la batterie. C’est parti pour la redescente du plateau de Beille en EV6, essentiellement à l’aide des palettes pour freiner avant les virages. Je n’ai pas poussé le vice jusqu’à utiliser l’i-Pedal, mais je suis persuadé que ça peut se faire. Côté freinage, sans les palettes donc, c’est plutôt efficace. Dois-je préciser que, évidemment, l’EV6 se relance sans soucis ?
Une quinzaine d’épingles plus bas, je m’arrête au magasin de location pour rendre le matériel. La batterie est remontée à 67% et l’autonomie à 253 km ! Je vous avoue que je n’en attendais pas tant. Avec un peu d’habitude, on doit même pouvoir faire mieux que ça.
L’alerte enfant
Le crossover dispose d’une alerte enfants oubliés. Si vous laissez votre enfant dans la voiture, que vous vous éloignez après l’avoir fermée, celle-ci va se mettre à klaxonner pour vous prévenir. Et tant que la voiture n’est pas déverrouillée, ça continue de sonner.
Je l’ai découvert par hasard en laissant mon fils dans la voiture le temps de rendre le matériel de ski. Si cette anecdote me fait sourire, j’en connais un qui a bien moins apprécié la blague. Oups…
Le retour s’est fait par le même tracé, permettant de confirmer les impressions du matin, l’alerte franchissement en moins peut-être (logique, je me suis un peu plus familiarisé avec le gabarit de l’EV6).
À l’arrivée chez Kia Muret, la batterie de l’EV6 affiche 47% et 182km d’autonomie. Et une moyenne de consommation à 17,3 kWh/100km. En d’autres termes, on peut aisément utiliser l’EV6 pour partir en week-end au ski. Voire la semaine pour peu que vous ayez accès à une borne de recharge. Ou si vous avez envie de jouer un peu plus avec le mode sport sur la route menant aux stations.
Concernant l’EV6, globalement son comportement est plus typé GT que “sportif” à proprement parler. Pas étonnant vu le poids total, mais en même temps, on est sur une voiture destinée à un usage plutôt familial. Elle va plaire à de nombreux papas pressés. Tout du moins ceux qui ne sont pas rebutés par les électriques. Et qui sont aussi prêts à mettre la main à la poche, avec un ticket d’entrée à 47 990€. La version de cet essai, une EV6 GTline propulsion, avec le pack sécurité et la peinture nacrée, est affichée à 58 540 €. Cela dit, c’est en adéquation avec les prix d’autres SUV de taille équivalente, peu importe la motorisation.
J’imagine que la version GT, forte de 585ch, qui débarque prochainement aura un caractère sportif plus marqué. Il va falloir patienter avant de l’essayer, mais en attendant je suis déjà convaincu par cette version de 229ch.