Si le cycle WLTP se veut plus réaliste et proche des habitudes des consommateurs, le malus WLTP s’envole vers le plafond des 20 000€.
C’étaitannoncé, l’année 2020 aurait deux barèmes de malus différents : le premier basé sur le cycle NEDC et le second sur le cycle WLTP.
Le cycle WLTP ne se déroule pas en laboratoire, et les différents équipements des véhicules ont un impact sur la consommation et les émissions de CO2. Forcément, avec ce simple changement de cycle, il était certain que le malus écologique devienne plus sévère lui aussi.
Malus WLTP : de 50€ à 20 000€
Avec le cycle NEDC, moins sévère pour les émissions de CO2 et pour la consommation de carburant, le malus débutait à 110g/km.
Le malus WLTP 2020, lui, épargne les véhicules jusqu’à 137g/km. À 138g de CO2 par kilomètres, vous devenez un vilain pollueur, mais pas trop, qui devra s’acquitter de 50€. À 161g ce sera 1074€, plus de 5000€ à 183g et, le ponpon sur la Garonne comme ils disent ici, 20 000€ à partir de 212g/km. Je ne vous remets pas la grille du malus en détail, vous l’avez surement déjà vue de partout, mais si vous tenez vraiment à en voir une bien faite, prenez celle de Raphaëlle sur Miss280ch !
Plot-twist : comme le cycle WLTP prends en compte les équipements d’un modèle donné, un même moteur sera plus ou moins malussé. La finition choisie, ses éventuels éléments aérodynamiques, auront donc un impact sur le coût du malus WLTP à régler à l’achat.
Le cycle WLTP, une bonne chose ?
Pour ma part, j’estime que le cycle d’homologation WLTP est bénéfique, sur le long terme, à l’ensemble de la production automobile. En effet, les constructeurs vont devoir se casser la tête à trouver des solutions pour alléger les véhicules et encore optimiser l’aérodynamisme. Plus facile à dire qu’à faire, notamment pour les hybrides avec des batteries, synonymes de poids supplémentaire.
Dans l’ensemble on devrait voir disparaître, petit à petit, les voitures thermiques pesant plus de deux tonnes. Light is right, c’est bien aussi non ?
En revanche, le malus qui est adossé à ce cycle n’a rien d’écologique.
Le malus WLTP, une connerie
Le principe de base du malus écologique, qu’il s’agisse du malus WLTP ou autre, repose sur le côté pollueur payeur. Pourquoi pas… Mais dans le cadre du malus WLTP récemment « déplafonné » au-delà des 10000€, à la demande de Bruno Le Maire, ne cherche-t-il pas juste à remplir les caisses de l’État ?
Il est amusant de constater que, ce n’est pas la ministre de l’écologie qui se prononçait le plus sur le malus à 20000€, mais le ministre de l’économie et des finances. Je me doute bien qu’il s’agit sûrement plus d’une stratégie de communication qu’autre chose, mais symboliquement l’image est forte non ?
Mais revenons-en au système malus en lui-même. Le but initial est d’orienter les acheteurs vers des véhicules moins polluants. Je vais radoter, mais le malus ne se base que sur le CO2. Il favorise automatiquement les « petits » diesels, ceux qui s’entassent et s’encrassent en ville en ne parcourant que de faibles kilométrages. Et ainsi, l’automobile neuve recule en France (je vous conseille d’ailleurs cet excellent papier du Monde sur le sujet), et risque tôt ou tard de s’enfermer dans des gammes appauvries (par rapport au reste de l’Europe ou du monde).