Peugeot et Renault, deux nouveaux logos rétro

Peugeot et Renault ont dévoilé les semaines passées leurs nouveaux logos respectifs, l’un en grande pompe et le second en toute discrétion. Ayant débuté ma carrière professionnelle en tant que graphiste il y a 10 ans, j’ai toujours un attrait assez poussé pour les identités graphiques en général. Une bonne raison de revenir sur ces deux logos, au style rétro à une époque où nous regardons tous vers le futur.

Les constructeurs font évoluer leurs identités graphiques assez régulièrement, autant au gré des tendances que pour montrer une évolution ou un repositionnement de la marque. Cela se fait soit par petites touches, comme ce fût le cas pour la plupart lors de la précédente décennie avec les effets 3D chromés.

Toutefois, l’ère des chromes clinquants touchait à sa fin. Les causes du déclin de ce style assez voyant sont nombreuses. Je pense surtout au dieselgate (2015) et aux préoccupations environnementales de plus en plus omniprésentes dans la société. Mais aussi les tendances graphiques minimalistes actuelles qui poussent les constructeurs vers des styles moins tape à l’œil, et peut être moins cher à déployer.

Enfin, j’ajouterais que les identités graphiques simples et épurées (et non simplistes, attention), sont souvent l’apanage des marques haut de gamme ou de luxe. Ce qui, dans le cas de Peugeot, est tout à fait raccord avec la montée en gamme progressive des différents modèles du constructeur sochalien.

Nouveau logo Peugeot : le blason au lion inspiré des années 60

A l’instar du concept e-Legend, qui revisitait les racines de Peugeot en s’inspirant de la 504 Coupé, Peugeot est allé piocher dans son histoire graphique pour son nouveau logo. D’ailleurs, les plus observateurs auront remarqué que la e-Legend arborait déjà le blason de 1960 légèrement modernisé. En effet, si la typographie du blason de 1960 était déjà sans empattement, la graisse était assez prononcée sur les caractères.

Ce qui n’est pas le cas sur le blason du concept e-Legend, puisqu’il utilisait la typographie en vigueur chez Peugeot, plus en rondeur et moins grasse que celle de 1960. Comme une sorte de piste de travail du graphiste, mixant l’ancien et le nouveau. Et si je me base sur l’interview de Thierry Lonziano (directeur marketing chez Peugeot) dans Caradisiac, ce logo en était à ses balbutiements lors de la conception de l’e-Legend.

Un blason moderne et connecté

Le nouveau logo Peugeot puise donc son inspiration dans le passé du constructeur, mais il n’oublie pas pour autant d’être moderne. La typographie évoque un univers numérique, connecté et électrique, quand le lion s’affranchit d’un style réaliste pour donner dans le minimalisme graphique, le tout sur fond noir. Oublié le bleu avec lequel nous avons plus ou moins tous grandi. Place au noir, et à des voitures qui se veulent premium. Le luxe chez PSA étant réservé jusque-là à la marque DS. Quid de ces positionnements au sein de Stellantis ? On verra bien, et ce n’est pas le sujet de cet article cela dit.

Et le blason sur les voitures ? et ailleurs ?

A l’heure où vous lirez ces lignes, nous ne serons qu’à quelques jours du reveal officiel de la nouvelle 308. Ce sera le premier modèle à arborer le nouveau logo Peugeot. Pas de mensonges entre nous, vous avez déjà aperçu la nouvelle 308 avec des leaks ces derniers jours. Le rendu est plutôt flatteur sur la calandre. Reste à voir l’intégration sur des finitions plus basses, et sur le reste de la gamme (la 508 devrait être la prochaine à s’orner de ce blason Peugeot).

Côté print et communication digitale (ou numérique allez), le logo s’affiche aussi en blanc sur un fond transparent, pour faire rugir les « lions de son temps » (le slogan est « Lions of our time »). Ou bien rugir sur Instagram avec le filtre dédié 😉

L’extérieur des concessions sera, quant à lui, rhabillé avec le blason à partir de la fin d’année, de manière à accompagner la montée en gamme de Peugeot. J’imagine que les standards et les process en concession seront revus dans cette optique.

Le logo Renault : l’art optique de retour

Du côté de Renault aussi, les équipes se tournent vers le passé de la marque pour le nouveau logo. Dévoilé en Janvier avec le concept de la R5, le nouveau logo Renault revisite le losange dessiné à l’époque par Vasarely (en 1972), une des grandes figures de l’Op Art.

Vasarely et l’Op Art

Bon, je ne vais pas vous recracher mes cours d’histoire de l’art (c’est d’une part, pas très Covid, et d’autre part pas sûr que ça plaise à tous), mais le monsieur a toujours aimé jouer avec les lignes dans son travail. Des lignes et des formes qui ont tendance à nous faire voir des choses en mouvement. Mais si, vous savez, ces images qui poppent tous les ans sur internet à base de « regardez l’image elle bouge alors que c’est pas une vidéo ou un gif ! tro fou lol ».

Bref, rien qu’avec ces quelques lignes vous l’aurez compris, j’aimais bien le logo de Renault dessiné par Vasarely. D’autant plus qu’il à un petit côté madeleine de Proust pour moi, mes parents ayant eu une Clio 1 (comme celle ci-dessous, mais dans une finition de base en revanche) avec le fameux logo. Au passage, si la face arrière du concept Renault évoque totalement la R5 originelle, la face avant me rappelle bien plus cette Clio qu’une R5.

Pour en revenir au nouveau logo, au style minimaliste au possible, il a su conserver l’esprit du logo dont il s’inspire. Et cela tout en s’inscrivant dans la modernité. Toutefois, contrairement à Peugeot, Renault conserve sa couleur jaune (quoiqu’elle soit devenue plus affirmée, voire « criante », au fur et à mesure des années).

Le déploiement du nouveau logo Renault

Les campagnes de communication avec ce nouveau logo ont déjà commencé, vous êtes peut-être tombé sur la pub pour la Zoé (à la TV ou en pré-roll sur Youtube).

Le nouveau logo apparaît bien en fin de spot publicitaire mais… pas encore sur les Zoé. C’est à priori la future Megane électrique qui arborera le nouveau losange en premier. Le reste de la gamme suivra à partir de 2022, tout comme les concessions. Les deux logos vont donc cohabiter quelque temps.

Après les deux constructeurs français qui font évoluer leurs identités graphiques, il ne manque que le troisième. Que va-t-il arriver aux chevrons ?