80km/h et hausse de la mortalité routière

80km/h et hausse de la mortalité en Septembre… Oups ?

Les 80 km/h devaient sauver des vies. On nous l’avait promis haut et fort, à grand renfort de pubs. Effectivement c’était le cas cet été, mais en Septembre… la mortalité a augmenté de 8,8% par rapport à 2017.

Comme je le disais sur Twitter, bien que contre la mesure des 80km/h, je n’ai pas envie de me réjouir de l’augmentation du nombre de morts.

80km/h et +8,8% de morts en Septembre

Après deux mois de baisse (-5,5 % en juillet et -15,5 % en août), la mortalité routière repart à la hausse malgré les 80km/h. La seule explication de cette hausse pour la Sécurité Routière est d’ordre climatique. En effet, Emmanuel Barbe (délégué à la Sécurité Routière) estime que « le beau temps de septembre a mis plus de gens sur les routes ». Pourtant il m’a semblé qu’il faisait très beau aussi cet été, pas vous ?

Lutter uniquement contre la vitesse, est-ce efficace ?

La vitesse est pratiquement le seul axe envisagé à chaque fois pour réduire le nombre de morts sur les routes. C’est bien commode pour les tiroirs de l’état au vu des recettes engendrées par les radars.
Pourtant cela n’a absolument pas empêché la mortalité routière de repartir légèrement à la hausse ces dernières années. Surement parce que cet objectif « anti-vitesse » tend à nier que les morts sont dû à d’autres facteurs que la vitesse elle-même.

Tous les autres facteurs viennent toujours après la vitesse, qu’il s’agisse de la fatigue, de l’alcool ou encore de la drogue. Comment lutter alors contre ces causes de manière efficace ? Surtout qu’elles rapportent moins bien que la vitesse. Il suffit d’un radar et hop, un PV ! Méthode d’ailleurs de plus en plus adoptée dans les villes pour le stationnement payant, avec une voiture radar qui circule.
Pour le reste, il faudra continuer de se contenter de spots de pubs parfois chocs, parfois pleurnichards, ou totalement démodés en voulant se la jouer « djeuns ». Il faudra aussi continuer de composer avec une législation répressive qui n’effraie pas grand monde plutôt que d’avoir de véritables solutions.

Les constructeurs, eux, n’ont pas attendu que le gouvernement et la Sécurité Routière se bougent pour agir. Même si cela n’a pas empêché la Sécurité Routière de nous sortir un spot pub glorifiant les mesures répressives et leur impact sur les accidents. En occultant complètement les avancées technologiques, toujours plus nombreuses ces dernières années, qui ont rendu les voitures de plus en plus sures.

Quelles solutions valables pour moins de morts sur les routes ?

On peut imaginer toutes sortes de solutions, autres que celles consistant à taper sur la vitesse.

Bien que je n’aime pas tellement l’idée, est-ce qu’un ethylotest anti-démarrage n’aiderait pas à empêcher un maximum de gens à conduire sous l’emprise de l’alcool ? Si cela part d’une bonne intention, et l’enfer en est pavé, cela reste une mesure d’une part assez intrusive. Et d’autre part, probablement assez onéreuse, trop même pour de nombreux conducteurs. Au vu du prix d’une auto, des taxes liées, du carburant, des assurances, il faudrait ajouter le prix d’une installation d’un éthylotest. Quid de l’hygiène ? Parce que même avec des embouts jetables (bonjour l’écologie), des années de salive balancée dans un boitier interne au véhicule, ça pose quand même un joli problème.

Valider des crash-test à 90 km/h ? Pourquoi pas, mais cela pose quelques soucis aussi. Cela signifierait des véhicules beaucoup plus chers à l’achat, puisqu’ils nécessiteraient énormément de recherche et  développement. Sans oublier que le poids risquerait de monter en flèche, grévant la consommation en carburant ou l’autonomie pour les électriques. Néanmoins il faut garder à l’esprit qu’un accident c’est assez aléatoire. Il suffit parfois d’un rien pour faire la différence entre la vie et la mort.
On y viendra peut-être petit à petit, les vitesses de tests tendent à augmenter ces dernières années.

Au rayon crash tests, on peut aussi citer les sièges autos pour enfants. Bien choisir le siège auto de ses enfants est une évidence . Oubliez le premier prix dans votre supermarché local. Les enfants ont de meilleurs chance de survie avec des sièges qui s’en sortent aux crash-tests. J’ai d’ailleurs écris un article sur les sièges autos de 2018 les plus sûrs.

Reste finalement la solution des voitures autonomes, de niveau 5. Voitures qui, en théorie, devraient minimiser le nombre d’accidents potentiels. En théorie, parce que dans la pratique des accidents ont déjà eu lieu pour un tas de raisons diverses. Que ce soit les capteurs qui ne voient pas quelque chose (un obstacle, un changement de signalisation, …), ou l’IA qui pense à un faux positif. L’humain n’est pas infaillible. Et la machine elle aussi, lorsqu’elle doit évoluer dans un environnement qui peut se révéler parfois très imprévisible.

Pour conclure

Ce rebond dans les statistiques ne fait que démontrer le caractère aléatoire que peuvent avoir les accidents de la route. Il faudra attendre encore un peu, pour pouvoir dire si les effets des 80km/h sont bénéfiques. Les seuls effets vérifiables pour le moment, c’est que cette mesure commence déjà à rapporter de l’argent. Et que la Sécurité Routière ou encore Chantal Perrichon souhaitent aller plus loin.

 

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