Le malus 2020, vous avez sans doute entendu parler, et comme les malus des années précédentes… Le gouvernement se fout amplement de notre gueule, et de celles des constructeurs aussi.
Je le disais déjà lorsque j’écrivais l’article sur le malus 2019 : un malus basé uniquement sur le CO², c’est se moquer du monde. Surtout après avoir, encore, craché sur le diesel l’an passé, on continue de le privilégier au travers de ce malus 2020. Or, il n’y a pas que le CO² qui engendre de la pollution. Mais bon, on prend les mêmes et on recommence. Enfin presque, puisque 2020 sera synonyme de 2 grilles de malus : NEDC puis WLTP.
Un malus 2020 en deux temps : NEDC puis WLTP
En effet, on tombe dans l’absurde dès le départ, sans même évoquer l’aspect financier. De janvier à fin mai, la grille du malus 2020 se référera donc au cycle NEDC. Puis au 1er juin, ce sera le cycle WLTP qui sera pris en compte. Pour rappel, le cycle d’homologation NEDC consistait à faire des essais en laboratoire, avec des résultats jugés peu réalistes contrairement au cycle WLTP. Ce dernier se base sur des essais routiers notamment. Grosso modo, un véhicule sortant une valeur X de CO² en NEDC à de forte chance de sortir une valeur Y en WLTP. D’où cette double grille de malus 2020 qui démarrent à des paliers différents.
Le seuil abaissé sur le malus 2020
Sur le malus NEDC, le seuil minimal pour se faire taper sur les doigts, et passer à la caisse, commence à 110 grammes de CO² par kilomètres. Ce qui vous coûtera alors 50 euros. Vous devrez la même somme en malus WLTP si votre voiture émets 138 grammes de Co²/km.
Malus 2020 : cash machine
Le premier palier est donc passé de 35 à 50€, et il en va de même pour tout le reste de la grille qui se prends une belle envolée vers les sommets. Avec 12 012€ de taxes pour 172 g de CO²/km en NEDC et 12 500€ pour 200 g de CO²/km, ce malus 2020 est une véritable cash machine. On pourrait penser que les sportives sont les plus affectées, mais non. Les véhicules plus conventionnels le sont tout autant. Un simple Lodgy TCE 100ch se prendra 1 172€ de malus.
La mort des voitures de papas pressés chez les constructeurs ?
Alors qu’en est-il des sportives et des voitures de papas pressés ? Je pense que vous l’avez déjà compris, elles se font sacrifier sur l’autel du malus 2020.
Chez les premium ?
La plupart des constructeurs premiums spécialistes des voitures pour papas pressés, tels que Audi ou BMW, sont certainement moins inquiets pour leurs modèles phares. Malgré des hybridations légères, à l’instar de la dernière Audi RS6 Avant et son alterno-démarreur, les taux de CO² restent élevés. Pas sur que le malus 2020 fasse fuir complètement les acheteurs.
Chez les généralistes ?
En revanche du côté des constructeurs généralistes, le 100% thermique pour les voitures de papas pressés n’est plus possible, ni même une hybridation légère. Leur taux de CO² étant bien trop malusé, le tarif grimpe en flèche. Ce qui rend les sportives les plus abordables bien plus chères donc moins attractives. Typiquement une Megane 4 RS se prendra le malus maximal, soit plus de 12 000€ à rajouter au prix de base. Sans parler de la carte grise évidemment.
Pourtant, on reverra assez rapidement des voitures pour papas pressés chez les généralistes. Mais plutôt en hybride, à l’image de la 508 Peugeot Sport Engineered qui devrait proposer 360 chevaux.
La seule porte de sortie pour une sportive sans malus reste la voiture électrique, qui ne rejette pas de CO². Ce qui ne signifie pas pour autant que le gouvernement ne va pas trouver une nouvelle taxe pour faire payer les acheteurs de véhicules non-thermiques. Et oui, en 2040 nous sommes tous censés rouler en électrique (ou presque tous). Il faudra donc trouver une nouvelle source de revenus d’ici là…